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Dans cette série d’articles sur l’Instruction en Famille, je vous partage les raisons de notre choix, notre parcours, notre organisation, nos outils. C’est pour moi l’occasion de regarder tout le chemin accompli, l’expertise développée (si si, pas de fausse modestie !) et les objectifs à se fixer pour progresser encore !
Après avoir évoqué dans un 1er article les raisons de notre choix, puis dans un 2ème article notre organisation en Petite et Moyenne Section, je vous parle ici de l’IEF à partir de 5-6 ans, lorsqu’il devient possible d’instaurer une « routine de travail » et d’entrer dans les apprentissages dits fondamentaux : lire, écrire, compter.
Voir l’ article “comment mettre en place une routine”
Quand je dis que l’enfant peut « entrer » dans les apprentissages fondamentaux à partir de 5-6 ans (avec des enfants qui sont prêts dès 4 ans, d’autres qui seront mûrs vers 7 ans), cela ne veut pas forcément dire qu’il ne s’est « rien » passé jusque là. Le « terrain » a pu être préparé :
Voilà pour les « matières ». Mais ce qui se passe avant 5-6 ans pour un enfant qui évolue en Instruction en Famille, c’est aussi une maturation du cerveau par le jeu libre, les larges plages horaires dehors, au contact de la nature, les interactions avec des personnes de tous âges et un sommeil de qualité (le matin, l’enfant dort autant qu’il en a besoin ; fait des siestes s’il ressent de la fatigue…). Quand l’enfant a eu cette possibilité jusqu’à 5-6 ans, il est en général demandeur de « plus » ou en tous cas on peut percevoir qu’il est prêt à passer tranquillement vers une autre phase qui va l’amener à progresser.
Les parents qui cheminent avec les apprentissages informels amorcent alors naturellement cette transition en répondant aux attentes de l’enfant : apprendre un instrument de musique, lire, trouver des informations sur tel ou tel sujet. L’enfant grandit et entre dans l’abstraction. Le parent qui est attentif trouvera les moyens de mettre à sa portée ce qui le nourrira.
Cette démarche suppose une attention aux détails (où est-ce que mon enfant en est ? Quelle est son attente, verbalisée ou non ?), une créativité dans les propositions (quoi proposer… sans imposer ?), une réelle confiance (les apprentissages se feront, à un rythme parfois déroutant -si l’entrée dans la lecture se fait vers 9 ans par exemple- mais cela correspondra vraiment aux besoins ressentis de l’enfant : il apprendra lorsqu’il y sera réellement disposé).
Pour découvrir ce mode d’accompagnement global de l’enfant, je vous engage à consulter les blogs anglophone de Pam Laricchia : Linving Joyfully et francophone de Marion Billon : Les enfants avenir. Et à lire le livre témoignage d’André Stern : …et je ne suis jamais allé à l’école.
De mon côté, j’ai fait le choix de proposer un rituel de travail à partir de la Grande Section.
A l’époque, mon fils n’était pas du tout attiré par le dessin mais il avait une excellente mémoire, et l’envie d’apprendre. Nous sommes donc passés tout de suite à l’écriture…. et uniquement l’écriture. En effet, je ne me voyais pas demander « aussi » à mon fils d’apprendre à lire et à compter. L’écriture était notre travail. Cela durait 20 minutes. A ce stade, c’était déjà beaucoup.
A cette période, nous avons passé beaucoup plus de temps dans la nature. L’effort fourni pour entrer dans l’écrit demandait en parallèle de grandes plages horaires de détente, de décontraction du corps.
Voici quel était notre rituel : nous entamions tout d’abord par quelques exercices de gymnastique des doigts.
Si c’était à refaire, j’ajouterais ce rituel de gymnastique qui favorise le bon fonctionnement du cerveau et la concentration.
Puis nous récitions la comptine du positionnement sur la chaise : le dos droit, les pieds sur la barreaux de la chaise, les mains sur la table, je respire.
Enfin nous récitions la comptine de la lettre (mon fils a une mémoire plutôt auditive donc cela lui correspondait bien) tout en touchant la lettre rugueuse correspondante.
Au début, mon fils recopiait des lettres bâtons sur des fiches plastifiées ou des feuilles de brouillon.
Puis nous avons appris une lettre cursive après l’autre, à partir de cette vidéo de l’association “Trans-Maître”. Je traçais des lignes sur des feuilles A5 et il écrivait une ligne de lettres au crayon à papier tout en récitant la mélodie des lettres.
Quand cela fut intégré, j’ai acheté un cahier Séyès, dans lequel les lignes sont plus grosses que la normale. L’objectif était de se familiariser avec le principe du cahier et d’apprendre peu à peu à écrire plus petit.
Au bout de deux semaines, nous avons été acheter ensemble un stylo plume (nous avons choisi la marque Lamy qui propose des stylos pour gauchers et je ne peux que la recommander)
Parallèlement et naturellement, mon fils a alors commencé à dessiner des machines, des inventions ; tout son imaginaire est sorti sur le papier. L’écriture l’a mené vers le dessin et non l’inverse !
J’ai ensuite intégré la lecture avec tout simplement la méthode Boscher. La méthode me semblait abordable, progressive, avec de jolis dessins. Peut-être qu’aujourd’hui, si c’était à refaire, je choisirais la méthode des alphas qui est plus ludique, et- ou “Mico mon petit ours“. Nous faisions une page sur deux séances.
Et enfin seulement, quelques mois plus tard, les maths avec un boulier, des tickets de bus et la méthode de Singapour (des carnets de Grande Section que l’on peut acheter ici) et en prévoyant cette séance après le goûter, donc à un autre moment, pour que ça ne soit pas trop lourd.
De cette première année de travail formel, je retiens plusieurs choses :
Il arrive qu’on oppose travail formel et informel. Il y aurait les tenants d’un apprentissage informel, le unschooling, avec l’enfant qui apprend par lui-même et se pose les exigences dont il a besoin pour parvenir à son objectif, et les tenants d’un apprentissage formel dans lequel l’enfant subirait un apprentissage dicté par l’adulte, qui serait alors vu comme un répétiteur (si l’enfant suit des Cours par Correspondance) ou un enseignant à l’ancienne (proposant des cours magistraux).
Or l’expérience des familles qui choisissent le travail formel en Instruction en Famille est clairement de l’ordre du 20-80. L’apprentissage formel, s’il est exigeant pour l’enfant comme pour le parent instructeur, et qu’il revient tous les jours (ou presque : on ne va pas s’imposer de travailler de manière arbitraire si l’enfant ou le parent se sentent malades ou si une sortie est prévue un jour), ne représente que 20% de la journée. Les moyennes pourraient être : 30’ à 1h30 en CP-CE1 (en augmentant progressivement le temps, selon les capacités de l’enfant), 2 à 3h ensuite, pour le reste du primaire. N’ayant pas l’expérience du collège-lycée, je ne me permettrai pas d’avancer des horaires, mais l’enfant grandissant, il prend davantage ses apprentissages en mains, et organise lui-même son temps de travail.
En tout cas, la majeure partie de la journée reste du temps libre, pendant lequel l’enfant est dehors, participe à des activités, voit des amis, et-ou intègre par le jeu ce qu’il a découvert de manière formelle. Bien sûr le parent instructeur est toujours là pour répondre aux questions, envisager une activité qui permettrait de mieux répondre à ses interrogations. Bref, le reste du temps, les enfants qui évoluent en famille vivent pleinement d’apprentissages informels.
Aujourd’hui, nous sommes sur un travail formel minimaliste. Je mesure que la routine est posée, je connais mon enfant, son rythme, ses attentes, et finalement mon travail de préparation est quasi nul. J’ai quelques manuels. Je me « forme » par plaisir quand j’ai un moment de libre mais j’ai du temps pour moi, pour travailler et développer d’autres compétences. L’enjeu est bien sûr différent avec plusieurs enfants de niveaux différents, mais il me semble, pour l’avoir observé dans d’autres familles, qu’il y a bel et bien une aisance qui se développe avec le temps.
Est-ce que ce mode d’instruction vous parle ? Quelles sont les difficultés que vous êtes parvenus à dépasser au fil du temps de l’expérience ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire et à partager cet article s’il vous a plu.
Dans un prochain article, je vous parlerai d’une autre forme d’apprentissage, peu connue en France : le worldschooling.
Merci pour ce témoignage détaillé. Quel travail !